Crisis de refugiados en Ecuador

enero 04, 2012

Bien que de petite dimension, l'Équateur est le pays d'Amérique Latine qui accueille le plus de population réfugiée, avec plus de 55 000 personnes. Il s’agit, en grande partie, de citoyens colombiens fuyant le conflit armé de l’intérieur de leur pays. 40 % de ces personnes déplacées se trouvent encore aux abords de la frontière, le long de 640 kilomètres sur la ligne qui sépare la Colombie de l’Équateur (provinces de Carchi, Esmeraldas, Pichincha, Santo Domingo,

Sucumbíos et Imbabura), des régions déjà défavorisées avec des services de base et des infrastructures insuffisantes pour la population locale.

Les réfugiés constituent une population particulièrement vulnérable, avec des taux de pauvreté élevés. Ils se confrontent, en plus du traumatisme dû à l’abandon de leur foyer et de leurs moyens de vie, à des problèmes de rejet et d'exclusion. Beaucoup d’équatoriens perçoivent leurs nouveaux voisins comme des concurrents pour l’accès aux services sociaux qui, en temps normal, sont déjà très insuffisants et débordés. L’arrivée massive d’enfants réfugiés en âge scolaire a un fort impact sur le système éducatif et aggrave les carences de l’enseignement. C’est dans ces provinces équatoriennes, proches de la frontière avec la Colombie, qu’Educo a travaillé en 2012 avec HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés) pour renforcer le réseau scolaire et garantir l'intégration des enfants colombiens dans le système éducatif. Au cours de notre intervention, nous avons travaillé pour la construction et la remise en état des 15 écoles maternelles et primaires, des centre culturels ou sportifs, et 21 établissements scolaires ont reçu des équipements et le matériel nécessaire pour leur fonctionnement. Aussi, 500 enfants, provenant des familles réfugiées les plus défavorisées, reçurent des uniformes et du matériel scolaire pour pouvoir poursuivre leur année scolaire. Le programme a aussi organisé des sessions de sensibilisation adressées aux familles, aux élèves, aux enseignants et aux autres membres de la communauté éducative en matière d'éducation inclusive, équité des genres, citoyenneté et solidarité. Non seulement la population réfugiée y participe mais aussi la population locale, ce qui a amélioré la cohabitation. L’organisation d’activités sociales, culturelles et sportives ont aussi favorisé l’intégration des réfugiés, surtout dans le cas des plus jeunes. Ces derniers souffrent bien souvent des effets de la stigmatisation qui les considèrent responsables des épisodes de violence et d’insécurité. L’intervention coordonnée par Educo et HCR a permis qu’un total de 100 000 enfants de 0 à 12 ans accèdent à l’éducation ou améliorent leurs conditions d’études.

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